Le wiki du psilète - PEINT1 - Introduction

 
Un peu extrême mais certaines choses de vraies... D'autres discutables... j'entends déjà Rémi rogner.

Peindre des armées

La peinture est trop importante pour le figuriniste pour la laisser aux peintres.


INTRODUCTION

Cet article présente quelques recettes et exemples pour la peinture rapide d'armées. L'objectif n'est pas de gagner un concours mais d'obtenir quelque-chose de présentable dans le temps le plus court possible. Le net et les librairies regorgent de conseils et de méthodes faites par des gens tout à fait talentueux qui peignent leurs figurines une par une pour... les mettre dans une vitrine. Si vous avez cent ou deux cent figurines à peindre, si vous avez envie de pouvoir les jouer un jour (pas trop lointain le jour), et si vous avez envie qu'elles puissent survivre aux rigueurs d'une partie, avec son lot de doigts graisseux, de lances entrechoquées et de dés à la trajectoire imprévisible, alors ces pages pourront peut-être vous aider.

Partant du principe qu'une figurine peinte est aussi utile qu'une figurine sur laquelle on a peint, on n'abordera pas ici la peinture sur figurine, ni même la peinture de figurine, mais la peinture d'armées, autrement dit du coloriage légèrement amélioré. Ce wiki présente donc des conseils donnés par un peintre tout à fait médiocre aux gens qui partageraient la philosophie "il faut peindre pour jouer" et pas "il faut jouer pour peindre". De plus il est dédié à toutes les échelles de figurines, et pas seulement les échelles supérieures ou égales à 28mm.

Le maître mot ici est rendement. Peindre vite. Peindre efficace. Atteindre un niveau de rendu de l'armée qui vous satisfasse en oubliant le rendu individuel des figurines.


PREPARATION MENTALE

La peinture rapide, c'est avant tout une question d'état d'esprit. Si l'on n'est pas convaincu par les notions exposées ici, ce n'est même pas la peine d'essayer.

Dans le désordre...


Nos amis sont nos ennemis

Pour accepter n'importe quel conseil de peinture, la seule chose qui compte, c'est le contexte. Le conseiller propose-t-il de peindre une armée ou une figurine ? A-t-il jamais peint une armée ? En combien de temps ? En combien de temps peint-il une figurine ? Une armée ?

La question qui les résume toutes : ses conseils, c'est pour des séries de combien de figs ?

Et aussi... qu'a-t-il à vendre ???

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Vision d'ensemble

Quand on regarde une armée, on regarde une armée. L'ensemble, ou des groupes de dix ou vingt figurines. Et à une distance d'un mètre ou plus. C'est ça qu'on peint. Une armée. Pas des figurines. Que des gens regardent vos figurines de près si ça leur chante. Le rendu individuel ne fait pas partie du cahier des charges du peintre d'armée.

Or quand on peint, malheureusement, on est dans la situation du gros lourd qui prend une figurine entre ses doigts crochus pour l'approcher de ses yeux chassieux, et pas dans celle du joueur honnête qui regarde une armée à distance normale. On est donc tenté de chiader des détails. Détails qu'on ne verra PAS sur la table de jeu. Il ne faut surtout pas se laisser entrainer là-dedans. La seule chose qui a de l'importance, c'est si l'armée a une unité, si les figurines ressortent bien, si les surfaces récurrentes (visages, boucliers) sont bien rendues, si les couleurs sont lumineuses et harmonieuses, si le soclage est joli et réaliste.

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Séries

Peindre en série, c'est peindre en même temps 12 figurines identiques ou semblables. Douze archers, ou douze cavaliers, etc. Passer la même couleur sur les douze, puis passer une autre couleur sur les douze, etc. J'ai donné le nombre douze au hasard mais c'est un peu un minimum. Plus c'est mieux : il vaut mieux augmenter.

Au minimum, il faut que la première figurine de la série soit sèche quand vous êtes arrivé à la fin de la série, pour enchaîner directement sur la couleur suivante. Au maximum la série peut être toute l'armée, mais si vous peignez deux armées en un seule série, vous aurez toute ma considération.

Plus le nombre de figurines dans la série est élevé plus la peinture sera globalement rapide, mais aussi plus la peinture sera fastidieuse. Le nombre idéal de figurines dans la série est donc hautement subjectif et dépend de votre motivation, de la variété des figurines, et de l'échelle. J'ai tendance à penser qu'entre beaucoup de séries peu fastidieuses et peu de séries très fastidieuses, on atteint le même niveau de fastidiosité. Dans le second cas il est juste plus concentré dans le temps... et on termine.

Ne pas oublier tout de même de faire un essai sur deux ou trois figurines avant de passer à une grande série.

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Ne jamais peindre les creux

Une figurine, c'est plein de petits recoins. Si on sous-couche en clair, on va devoir peindre jusqu'au fond des creux. Il n'y a que deux alternatives :

  • la sous-couche foncée (noir par exemple) - ce que vous ne peindrez pas dans les creux restera foncé
  • le lavis général - passer un lavis/lasure/etc. sur toute la figurine (après son coloriage) qui se mettra dans tous les creux
Toute autre solution multipliera le temps de peinture de votre armée par trois ou quatre parce qu'il vous faudra aller précisément dans tous les creux et à toutes les jointures entre zones.

Le peintre d'armée peint comme un goret

Il peint comme un goret parce qu'il se force à peindre vite. Et donc il déborde. Et il s'en fout, parce que le lavis reprendra ça, et même s'il ne le reprend pas ça ne se verra pas en VISION d'ENSEMBLE. La figurine sera peut-être - en regardant bien - un peu ratée mais l'armée sera impec. La rapidité du geste se recherche, se cultive. Elle se développe avec le travail et l'habitude, mais en faire un petit peu plus, c'est mieux. Si on déborde, on déborde. si on oublie un truc, on oublie un truc. Ca ne se verra pas. Ne jamais revenir en arrière, corriger un truc. En peignant soigneusement vos multipliez le temps de peinture par 2 ou 3. En retouchant les erreurs, par 1,5. Total : x3 minimum. nains7.jpg

Le rejet du détail, peindre ce qui se voit

La bonne figurine à peindre est celle qui a le moins de détails possible, une belle position qui permet des variétés dans l'unité. Celles qui ont le plus de détails possibles et une position affectée de manga, c'est pour les peintres de collection (et puis d'abord elles sont trop chères pour en faire une armée). Une figurine remplie de détails, en vision d'ensemble, c'est au mieux inutile, au pire ça brouille l'effet d'ensemble. Le détail ne se voit pas, car c'est un détail. Un lavis ou un brossage pour en faire ressortir le contour suffira amplement. Observez les gens dans la rue. Les yeux ne se voient pas à distance de jeu. Les peindre, c'est le truc le plus absolument con possible à faire pour un peintre d'armées. Assemblez toute la figurine avant de la peindre : boucliers, chevaux, chars avec équipage, etc. Collez vos figurines sur leur socle définitif. Si un endroit est difficile à atteindre, c'est qu'il se voit mal. Ne le peignez pas. Laissez-le en noir ou noyez le dans un lavis sombre.

Le soclage est plus important que la peinture

Pour avoir soclé des figurines peintes par des gens de tous niveaux avec des techniques différentes, avec un soclage uniforme et obtenu un ensemble cohérent, j'en suis convaincu : bâcler la peinture et passer du temps sur un joli soclage est la meilleure affaire qu'un peintre d'armée puisse faire.

Le décor est encore plus important

D'un point de vue esthétique, mieux vaut une armée peinte avec les pieds sur un décor riche et fourni qu'une armée présentable sur un désert de feutrine avec des plateaux en carton. Nous sommes 95% des joueurs à porter comme ça nos efforts à côté de la plaque. C'est aussi vrai pour le 6mm que pour le 28mm.

La bonne vitesse de peinture est celle qui permet d'avancer

Cette loi est une super-loi capable d'annuler toutes les autres. Si vous êtes incapable de vous motiver à peindre, sauf à chiader chaque figurine, chiadez vos figurines. Il vaut mieux peindre lentement que pas du tout. Vous aurez votre armée dans deux ans - peut-être - au lieu de deux semaines. cdb6.jpg

Peindre une armée, c'est chiant

Cette loi est une über-loi capable d'annuler la précédente, à la réflexion. Croire qu'on puisse s'amuser du début à la fin d'une armée de 200 figurines, c'est un mythe. On s'amuse peut-être aux première figurines, en découvrant et expérimentant, et puis le côté répétitif et rébarbatif prend forcément le dessus. Il faut donc, pour se forcer à peindre, rester fidèle à la motivation première, celle du projet terminé, et trouver des techniques pour se mettre à l'ouvrage même quand on n'en a pas envie. Par contre, plus vos mains s'habituent et prennent pour elles l'activité de peinture d'armée, plus ça devient sans surprise et routinier, et plus l'esprit peut se libérer de l'oeil et des mains, et se concentrer sur autre chose : conversation, musique, télé, radio, téléphone, podcast, livre audio, ou tout simplement vagabonder.

Quelques exemples

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